L’entreprise à mission : un rôle clé pour le management de transition

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Est-ce générationnel ou structurel, mais le rôle et la mission dévolus aux entreprises sont au coeur d’évolutions permanentes. Distribuer des dividendes ne suffit plus. L’entreprise sert désormais une mission qui s’interconnecte avec des problématiques écologiques, sociales, citoyennes ou sociétales.

Ce débat n’agite pas uniquement quelques chefs d’entreprises très engagés. Cette tendance, également portée par le gouvernement dans le cadre de la loi Pacte, s’inscrit au sein de la création d’un statut spécifique dit d’entreprise à mission. Un modèle inspiré des benefit corporations américaines qui induit aussi un nouveau management de transition.

L’ENTREPRISE À MISSION : L’ENTREPRISE DE DEMAIN OU UN SIMPLE EFFET DE MANCHE ?

Entre les entreprises à visée lucrative et celles à but non lucratif, il y a un grand vide. Un espace bientôt comblé par l’entreprise à mission. Cette typologie d’entreprise met sa performance économique au service de la réussite d’une mission à dimension sociale et altruiste. Si l’objectif reste la viabilité financière, sa culture, son état d’esprit, son positionnement et sa gouvernance sont dévoués à la réussite d’un objectif. Et pour le mesurer, cinq critères existent :

  • l’engagement à produire un impact sociétal
  • la formalisation d’une mission humaniste
  • la cohérence d’un nouveau modèle économique
  • le partage équitable de la valeur
  • l’évaluation méticuleuse de son réel effet

Un statut peu formalisé dans les textes, mais qui existe déjà pour 15% des dirigeants qui affirment piloter une entreprise à mission, selon l’étude Prophil/HEC Paris réalisée par ViaVoice.

UN NOUVEAU MODELE ANCRÉ DANS UNE SOCIÉTÉ DU PARTAGE

L’atteinte de la mission et de la performance économique peuvent-elles s’accorder et créer des synergies gagnantes ? Par sa nature, l’entreprise à mission est également vue comme un levier de développement susceptible d’améliorer la marque employeur et l’image de l’entreprise. De là à penser que tout le monde peut devenir une entreprise à mission, il n’y a qu’un pas à franchir. Or, contrairement à la RSE (responsabilité sociale de l’entreprise) où les actions restent essentiellement déclaratives, parfois enjolivées et non contraignantes, l’entreprise à mission rend des comptes.

Son action reste opposable et implique totalement ses parties prenantes à la réussite de sa mission. Une
contrainte juridique qui donne du sens et une reconnaissance à celles et ceux qui souhaitent mettre leur
performance financière au service d’un enjeu qui les dépasse, mais qui entraîne l’adhésion de tous donnant un sens au mot “Partage”.

LE MANAGER DE TRANSITION DANS L’ENTREPRISE À MISSION : INSUFFLER UN NOUVEL ART DE VIVRE PROFESSIONNEL

Si la question des entreprises à mission agite les sphères économiques et politiques, rien n’est encore totalement tranché. Toutefois, sans attendre la création d’un cadre spécifique, rien n’empêche de s’intéresser à ces nouvelles approches alternatives.

Impact sociétal, intégration sociale, réduction des inégalités, empreinte écologique…, les missions sont aussi nombreuses que diverses. Aussi bien sur le plan local et régional, que national, voire international pour les grands groupes ambitieux par exemple. Une transition qui nécessite bien souvent une expertise extérieure pour mener à bien cette mutation. Car entre la bienveillance de départ et la mise en oeuvre opérationnelle, l’écart peut être grand…

L’entreprise à mission interpelle. C’est un modèle neuf, dans lequel les nouvelles générations se reconnaissent volontiers et qui donne une raison utile de s’impliquer dans son travail. Une manière aussi de maximiser la motivation des salariés dans une approche redistributive et humaine. Un rôle clé pour le management de transition afin d’accompagner cette conversion vers un paradigme réellement différenciant pour un nouvel art de vivre professionnel.

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About the author

Directeur Associé d’X-PM, Patrick Chenebaux est spécialisé dans les systèmes d’information. Il a successivement travaillé chez IBM, Capgemini, Euler Hermes et 9 Telecom. Il rejoint Bouygues en 1998 en tant que responsable des systèmes IT puis intègre Engie où il prend en charge l’outsourcing et le suivi des services de SAP avant de s’occuper de la sécurité des SI.